Les trois journalistes tchadiens, sont suspectés d’avoir travaillé avec le groupe paramilitaire russe Wagner. Ils ont été placés en détention à N’Djamena en attendant leur procès prévu ce jeudi 13 mars 202, a-t-on appris lundi du Procureur de la République Oumar Mahamat Kedelaye.
Olivier Mbaindinguim Monodji, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Pays et correspondant au Tchad pour Radio France Internationale (RFI), Ndilyam Guekidata, un autre rédacteur du même journal, et Mahamat Saleh Alhissein, journaliste à Télé Tchad, ont été inculpés d’intelligence avec l’ennemi, d’attentat contre les institutions et de complot selon un de leurs avocats, Me Allahtaroum Amos.
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Un communiqué du procureur a précisé que cette arrestation fait suite à une “dénonciation” accompagnée de “documents” qui démontreraient que les mises en cause auraient fourni des informations relatives à la sécurité et à l’économie du Tchad. Des faits susceptibles de porter atteinte à la situation militaire ou diplomatique du pays, à ses intérêts économiques, et impliqueraient des accusations de complot contre l’État et de complicité. Les trois journalistes ont été placés sous mandat de dépôt lundi après-midi à la maison d’arrêt de Klessoum, après leur audition par le juge d’instruction.
La direction de Télé Tchad avait indiqué dimanche que son journaliste était accusé d’avoir traduit des documents fournis par la Russie, relatifs aux opérations de ses supplétifs au Mali et à la situation économique du Sahel. Par ailleurs, l’interpellation du directeur de la rédaction du Pays serait liée à un article sur l’inauguration de la Maison russe à N’Djamena en septembre dernier, selon d’autres sources.
La Russie, la Hongrie et les Émirats arabes unis figurent parmi les partenaires du Tchad, qui a récemment obtenu, (fin janvier), le retrait des troupes françaises stationnées dans le pays après la décolonisation. En septembre, lors de l’inauguration de la Maison russe de N’Djamena, trois Russes, dont l’un ayant des liens avec le défunt patron du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, avaient été interpellés à leur arrivée au Tchad. Ils sont restés bloqués plusieurs semaines sans explication officielle, ni de la part des autorités russes ni tchadiennes.
