
La deuxième édition des Rencontres Photographiques de Douala (Repdoul) s’est ouverte à l’Institut français du Cameroun à Douala lundi 7 avril 2024. C’était après une conférence débat qui a réuni des artistes, des autochtones, des architectes, des écologues sur la thématique « Les villes camerounaises en transition : urbanisation, écologie, art, santé ». L’accent pour cette première activité du Repdoul, a été mis sur la ville de Douala, Capitale économique du Cameroun vieille de 130 ans.
Les clichés de la ville avant et aujourd’hui ont plantés le décor de cette conférence-débat. Pourtant bien tracée au départ, la ville de Douala a subi et continue de subir des extensions anarchiques qui se sont mis en place au fil des années. Et si rien n’est fait, comme l’a souligné la princesse Marilyn Douala Manga Bell, Douala Labelle Jadis restera Douala Poubelle comme c’est le cas aujourd’hui. « Les riverains qui sont dans les endroits non priorisés ont oublié qu’ils sont dans une ville. Pourtant ils devraient se comporter comme tels », a indiqué princesse Marilyn Douala Manga Bell.
Des constructions non homologuées, des déboisements qui tuent la mangrove, des tas d’immondices qui joggent les routes, sont quelques maux énumérés qui évoluent aux mêmes rythmes que la population de la ville de Douala. Durant cette activité, des experts ont proposé des solutions qui se résument en la sensibilisation, l’éducation et la répression des populations. « Comment peut-on être heureux lorsqu’on vit alors des ordures chez soi ? » s’est interrogé Caroline Barla, architecte. « L’art d’habiter ce n’est pas seulement être dans un beau salon. C’est être heureux ». Pour cette architecte, il faut repenser les immeubles au Cameroun, s’assurer de conserver cette culture communautaire des villages et surtout se faire aider par des professionnels.
Concernant l’exemple des déchets ménagers, l’écologue Ursula Saha déplore comme le peuple camerounais, le fait que la collecte soit tardive et que la mauvaise gestion de ceux-ci entraîne un effet néfaste sur la mangrove. « Ces déchets qui se déversent dans le fleuve vont être déversés sur les berges de l’île de Manoka chaque semaine », déplore -t-elle. Une île qui, dit-elle, souffre déjà d’une forte pression sur les arbres de mangrove.
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Les panélistes ont également plaidé en la faveur du maire de la ville représenté pour une suite favorable de l’implémentation de toutes ces résolutions sans exclure, le reboisement de la ville, sa restructuration (les zones non priorisées) et le respect du taux d’occupation du sol. Selon Ernest Ebongo, technicien de la ville à la retraite, les rues de Douala ont été conçues dans les années 1950 avec 150 000 habitants. Aujourd’hui, note-t-il, Douala compte plus de trois millions d’habitants avec les mêmes rues. Il déplore le fait que les villes au Cameroun, tardent à effectuer la transition.
Placée sous le thème « Le Temps qui passe ! Ma Vie avant, maintenant, après », les Repdoul 2025, vont s’entendre jusqu’au 11 avril Prochain. Le thème de cette biennale, initié par Max Mbakop, va s’étendre sur trois éditions. Au programme, des expositions photos, des ateliers, des conférences, des concours, des Talks, etc.