Journées africaines d'histoire de l'art
  • avril 9, 2025
  • Tatiana Kuessie Mouende
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La 1ère édition des Journées Africaines de l’Histoire de l’Art (Jaha) mobilise dans les villes de Douala, des historiens d’Afrique et d’ailleurs du 7 au 9 avril 2025. Les Jaha sont une initiative du Comité d’Histoire de l’Art camerounais et la Libre Académie des Beaux-Arts (Laba) de Douala. Elles sont parrainées par le Comité International d’Histoire de l’Art (Ciha).

Les Jaha ont pour objectif de mettre en lumière la discipline histoire de l’art enseignée dans les facultés, de la démystifier et d’éduquer le public. Outre la discipline, les Jaha ont « posé un regard croisé, sur les arts d’Afrique et les arts de manière générale, vus par l’Afrique et par le monde », informe le Docteur Serge, Hervé Ebala Ebala, historien d’art, spécialiste des médias et de la publicité.

Les activités de cette édition se sont déroulées autour du thème « Bilan, enjeux et perspectives de l’histoire de l’art en Afrique ». Les historiens et étudiants ont participé à des échanges, des exposés et expositions, des ateliers et découvertes des espaces de promotions artistiques telles que Doula’art, In and Off Art Center, Bolo l’Espace Art et Culture, Annie Kadji Art Gallery et la Galerie Mam.

Restitution d’objets d’art africain

Durant cet événement, les participants ont également été en contact avec l’histoire de l’art de plusieurs peuples africains notamment celui du peuple Bamoun au Cameroun. L’histoire du Mandu-Yenu, le trône du roi Njoya a été relaté en 10min, mardi 8 avril 2025, par Idrissou Njoya, Maître de conférences à l’institut des beaux-arts de Foumban et à l’université de Dschang.

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« Le trône et son marche pieds donné aux allemands était-il un cadeau de la part du roi Njoya ou un consentement ?» a-t-il interrogé son auditoire (en salle à la Laba et en ligne).  Selon Idrissou Njoya, c’était avec regret que le roi Njoya a offert le Mandu-Yenu aux colons allemands. Il se dédommageait d’un accord avec les allemands puisqu’ils l’ont aidé dans une guerre dont l’intérêt était de ramener le crane du Roi Nsangou (père de Njoya) en terre natale.  

Concernant la restitution d’objets d’art africains pillés ou offerts pendant la période coloniale, les questions de l’authenticité et de la conservation ont été abordées. Certains historiens pensent qu’aujourd’hui beaucoup d’objets d’art ont été dupliqués et qu’avant de les rendre, il faudrait d’abord les identifier et ensuite faire des concessions. « On ne parle pas seulement de restitution des objets du passé, mais on parle également de réappropriation, parce qu’il y a des objets qui ont été défaits de leur contexte. On parle de l’appropriation et de réappropriation de manière dynamique pour reconnaître le narratif et le discours africain dans les structures, comme notre environnement contemporain. Parce qu’on peut retrouver dans les fonctionnements numériques, les traces de notre manière d’écrire. Donc c’est une restitution du passé, mais également du présent, de manière dynamique », explique le Dr Serge, Hervé Ebala Ebala.

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