image Janéa
  • avril 17, 2025
  • Tatiana Kuessie Mouende
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Le rappeur et entrepreneur camerounais essaye de se situer dans l’univers artistique, tout en revenant sur son deuxième Maloko Ma Tox, sorti en mars 2025.

Vous venez de mettre sur le marché votre second album intitulé Maloko Ma Tox. Que signifie Malako Ma Tox ?

Maloko Ma Tox signifie les jeux de Tox, sa philosophie, sa vision de la vie.  Ici le cas échéant c’est un leg. Celui de mon père a son fils. Un héritage car Tox était mon père.  

On avait déjà pu l’entendre dans l’intro de votre titre à succès Sokoto. Que souhaitez-vous partager à travers ce nom et à travers les 10 titres de l’album ?

Je voudrai partager une expérience de vie avec ma famille et ceux qui me suivent.

Il y a quatre ans vous présentiez Bebiisedi, votre premier album. Diriez-vous que c’est un tout autre Janéa que nous découvrons dans Maloko Ma Tox ? Si oui quel est la différence entre ces deux albums ? Qu’est ce qui a changé en vous au cours des 4 dernières années ?  

Oui c’est un tout autre Janéa. Un Janéa qui a essuyé des échecs les uns après les autres et qui a grandi, qui a murit voilà la différence.  J’ai pris de l’âge. La maturité est la nouvelle mise ajour

Pol’Anry, JANEA Pol’anrhy, puis simplement Janéa. Que signifie Janéa et qu’est ce qui a motivé ce changement de patronyme à différent moments de votre carrière ?

Le voyage et l’initiation.  Hier jetais un jeune fougueux, aujourd’hui je suis un homme assumé. J’ai compris ou je vais et ma culture est la base. Janéa signifie chef, comme le sacerdoce qui guide mes pas.

On note depuis Sokoto que vous opté pour la langue Duala comme langue principale pour vos textes, contrairement à vos premiers textes tel Tu dors ta vie dort où vous proposiez du rap en Français. Pourquoi c’est important pour vous de rapper en Duala ? 

La langue est le socle de la culture. Un home sans culture est comme un zèbre sans rayures. Je suis Sawa et fière. Digne fils de kampo a Mamfe dont je suis l’ambassadeur et je veux faire écho.  From Douala to the world.

Quelle place nos langues locales devraient-elles occuper dans la musique camerounaise ?

Notre langue devrait avoir une place de premier choix dans nos musiques.  On connait les Igbo, les yoruba et les haoussas au Nigeria par leur langue. De même que les bétés et les baoulés.

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Cette année 2025 est une année électorale au Cameroun. En prélude à la sortie de votre album vous avez sorti le single « Kontinent débout » où vous appelez à la transition politique au Cameroun et demandez aux jeunes de se lever pour faire bouger les choses. On découvre un autre visage de Janéa. Qu’est-ce qui vous a motivé à sortir de ce titre ? Avez-vous eu des moments de doutes où vous avez pensé que cette chanson pourrait vous causer des ennuis ?

Les vicissitudes de la vie sont ce à quoi carburent les jeunes au Cameroun. C’est à nous décrire notre histoire mais nous sommes absents la majeure partie du temps alors les autres décident pour nous. J’ai pensé qu’il était temps de mettre le pieds à l’étrier.  J’ai fait de la musique sans pense à engagement ou politique.  J’ai pris mes responsabilités celle de haut-parleur.  Je n’ai pas réfléchi sur le qu’en-dira-ton et si j’ai des ennuis je ne serai pas le dernier car loin d’être le premier. Je suis un artiste je ne saurai reste figé ou cloitré dans une cage. J’éveille, je dénonce, je sensibilise je soigne, j’apaise, je diverti, c’est ma fonction première

Quels sont les artistes qui vous inspirent ?

Je suis une génération intermédiaire.  Je suis inspiré par les plus jeunes et les ainés. Ceux qui m’inspirent sont Cysoul, Petit pays, Ben Decca et Douleur.  Je tiens à dire que je suis inspiré à plusieurs volets sinon les premiers artistes qui m’inspirent sont mes parents.  

Avec quels artistes rêveriez-vous de travailler ?

J’ai travaillé un petit peu avec Grace Decca, Stanley Enoh, Locko et je pense que je me suis amusé.  Aujourd’hui je veux apprendre des plus jeunes comme Seppo par exemple.  

Est-ce difficile de concilier votre rôle de chef traditionnel à votre carrière musicale. Est-ce que le fait que vous soyez rappeur est bien perçu au sein de votre communauté et votre canton ?

Je me laisse guider. Les esprits me cadrent. Je suis dispose à suivre les conseils des ainés et prédécesseur. J’ai appris à faire la part des choses et la passion m’anime donc rien n’est contraignant.  Mon père disait « moto te o epolao » c’est à dire chacun a sa place. La musique est instrument pour moi et jusqu’ici tout marche bien

En plus d’être artiste rappeur vous êtes également Chef traditionnel et entrepreneur – propriétaire d’une marque de streetwear ? Parlez-nous de vos autres casquettes. Comment cela s’est fait ?

Je m’amuse à finir ce que mon père a commencé. J’aime le design alors le streetwear et la sérigraphie sont une passion comme la musique. Au-delà de tout je défens des idéaux et une philosophe que je partage avec tous. Je désir bâtir une industrie avec le soutien de l’entreprenariat locale. 

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