Le Festival de Cinéma d’Animation Africain du Cameroun (CANIMAF) s’est ouvert ce 5 décembre à l’auditorium de l’hôtel Krystal Palace de Douala, rassemblant un public passionné par le 7e art et surtout le cinéma d’animation. Cette première journée a été marquée par trois conférences clés, qui ont permis d’explorer les enjeux majeurs et les opportunités de l’industrie de l’animation 2D et 3D en Afrique.
Le festival a démarré à 9 heures à l’IFC de Douala avec la première étape de l’atelier d’initiation à l’animation avec Hugues Biboum et Alain Ngombe. Cet atelier offrira pendant deux jours aux participants, une plateforme pour apprendre, créer et échanger avec des professionnels de l’animation du Cameroun.
L’après-midi a été consacré à une série d’interventions réunissant des acteurs clés du secteur de l’animation au Cameroun.
Le coup d’envoi des conférences a été donné par l’équipe du centre de formation et studio d’animation 3D Animation CAMER Groupe Sarl. Daniel Cyrano Malagal, CEO du studio, a engagé le dialogue avec le public sur la complexité de la production des films d’animation au Cameroun. Cette session a permis d’explorer les coulisses d’un studio, qui parvient à combiner production professionnelle et formation, deux leviers considérés comme essentiels pour le développement durable de l’industrie créative locale. Cette conférence a été également l’occasion pour l’équipe de 3D Animation Camer, dirigée par Daniel Malagal et la directrice générale Annette Bekima, à partager les difficultés quotidiennes auxquelles ils font face et comment ils parviennent à les surmonter dans ce secteur en pleine structuration.
La deuxième articulation de cette journée a été la Masterclass animée par Michel NKUINDJA, CEO de Joinplay Games. Pendant un peu plus d’une heure, le désigner et entrepreneur camerounais a entretenu les festivaliers sur le thème ” L’IA, un outil de convergence des pipelines africains”. A travers cette masterclass, Michel NKUINDJA a expliqué comment les studios africains peuvent stratégiquement tirer parti des technologies d’Intelligence Artificielle (IA) pour concevoir des processus de production plus fluides, agiles et compétitifs. En s’appuyant sur son expérience avec ses entreprises Noohkema Interactive et Joinplay Games, Michel Nkuindja a exposé des pistes concrètes pour l’acquisition d’une souveraineté technologique africaine dans la création de contenus visuels, tout en insistant sur le fait que « l’utilisation de l’IA doit impérativement se faire dans un cadre éthique ».
La journée s’est achevée avec la seconde Masterclass sur l’autofinancement dans le domaine du dessin, animée par Hugues Bertrand Biboum, auteur de bandes dessinées et de Webtoons, fondateur du Studio Escargo SARL. M. Biboum est revenu sur son parcours et édifié son public sur les difficultés rencontrées sur le terrain, dans un contexte om les financements se font rares. Pour lui, le plus important pour réussir c’est la discipline et la consistance et l’importance de rester productif malgré les obstacles. Pour lui, l’approche entrepreneuriale est indispensable. Il a révélé sa propre stratégie pour autofinancer ses projets, laquelle consistait à utiliser les revenus générés par d’autres projets pour financer ses productions animées. Hugues Bertrand Biboum a fortement recommandé aux jeunes créateurs et aspirants, à faire de l’Intelligence Artificielle leur allié et à l’intégrer dans leur travail pour développer leurs compétences et accroitre leur productivité. Et n’a pas manqué de souligner l’importance de la distribution en invitant les créateurs à penser en comme des entrepreneurs, c’est-à-dire penser à l’aspect dès de démarrage du projet.
Les participants présents ce jour pour l’ouveture de la 5e édition du CANIMAF ont dans l’ensemble été satisfaits du contenu de cette première journée. Anne et Marie Ange, passionnées d’animation, qui nous ont confié avoir découvert le festival suite à une annonce sur TikTok, se sont dites séduites par l’événement. « L’entrée libre et gratuite nous a tout de suite motivées », a confié Anne. Marie Ange a ajouté : « On a aimé les présentations, les contenus partagés, et surtout la manière dont les intervenants nous ont fait voyager à travers les différentes réalités de la création animée en Afrique ».
Chrystelle Yolande Mbiranga










