Le Cameroun, à l’unisson avec plus de 120 pays à travers le monde, a célébré en beauté la 44ème édition de la Fête de la Musique le samedi 21 juin 2025. A l’occasion, les quartiers et espaces culturels camerounais ont vibré en chœur au rythme des mélodies et lyrics de talentueux artistes du Cameroun. A Douala, l’Institut Français du Cameroun, la Mairie de Ville, la délégation régionale du Littoral du ministère des Arts et de la Culture, les mécènes et les partenaires culturels dans les quartiers ont mis en symphonie cette grande cérémonie artistique et culturelle .

Les quartiers de Douala en fête

Le samedi 21 juin 2025, un parcours artistique en 9 stations musicales a été proposé au public depuis le boulevard de la Liberté à l’esplanade de l’IFC Douala jusque dans les quartiers partenaires afin de porter le concerto au plus près des habitants de la cité économique. Plus de cinq milles spectateurs sont venus applaudir et se détendre dans les différents sites de célébration. Les citoyens d’Akwa, de Bonabéri, Yassa, Bali, Cité Sic, Logpom et Japoma ont eu droit à des sonorités émotionnelles intenses transmises par des stars reconnues ou des artistes émergents de la scène musicale camerounaise lors de concerts gratuits. Ceci en vue d’honorer communautairement l’identité musicale du Cameroun dans sa diversité dans nos rues et quartiers. Notamment, à la rue de la joie de Bonassama et à Grand Baobab (Bonabéri), à Total Banga Bakoko (Japoma), à la salle des fêtes (Akwa), à l’ancien secrétariat Bali au Bolongi, à Stade Marion (Cité Sic), à The Gotha (Yassa) et à la rue des pavés de Logpom.

Concert en plein air au Boulevard de la Liberté à Akwa

Une kyrielle de médias, créateurs de contenus, photographes et vidéastes ont répondu présents à l’appel de l’IFC Douala et de ses partenaires pour retransmettre l’événement en multiplex sur les écrans et les ondes de millions de mélomanes. L’ouverture du concert en plein air au Boulevard de la Liberté a été marquée par les belles prestations de la Fanfare et du Chœur philarmonique de la Ville de Douala mobilisant plus de cent instrumentistes et choristes. Les groupes Frères de rue et Mboko for change constitués de jeunes « vivant en situation de rue » ont ému et interpellé l’auditoire sur les efforts menés par des structures d’accueil telles que le Foyer St Nicodème et surtout par ces jeunes eux-mêmes qui décident de donner un sens plus constructif à leurs existences. Cette tribune d’expression artistique que leur offre l’Institut Français du Cameroun renforce la dimension inclusive de la Fête de la Musique.

Une scène musicale riche

Le Festival du Makossa (FESTMAK), grâce à la voix chatoyante de Nicole Mara a contribué à faire rayonner des étoiles dans les yeux des enfants venus nombreux avec leurs parents tout comme les gracieuses Asaba et Rinyu. Le groover Hen’s, accompagné sur scène par son manager Clamar et Othniel du Laboratoire Musical de Bastos, a fait voyager les aînés et les jeunes générations avec ses créations et reprises mélodieuses du patrimoine musical camerounais. La voix du reggae a été portée par Kefhal King de Bonabéri. Sir Prigas grâce à ses compositions musicales éclectiques a conquis le public de même que Blueverest et Mysmo. Les vedettes montantes Pamela Kalla, Gr@ce, Mike Peter, Muss, Carine Souga, 2B Francky et Alain Sosso ont également  fait danser les spectacteurs.

IFC Douala Band et restitution de l’atelier de slam écopoétique

Les personnels de l’IFC Douala ont apporté leur touche musicale aux festivités du 21 juin en interprétant des tubes de la musique francophone, africaine et camerounaise.  Ils ont partagé au public leur amour de la chanson lors d’une performance collective dynamique et passionnée. Une passion qui s’est également déployée en mode « slam et écopoésie pour une économie bleue durable » avec la restitution sur scène des travaux d’écriture menés par l’artiste slameur U’go Tchou au bénéfice des membres et sympathisants du Club RFI Littoral Cameroun. Cette performance en langues française et Bamena a permis à Laurine Boudie, Joanes Ngaï et Sikati Jurgen de faire leurs premiers pas sur la scène professionnelle aux côtés leur formateur en vue de porter haut le message de la restauration environnementale via une exploitation responsable des ressources de la planète bleue. Message qui rentre en droite ligne avec celui de la 3ème conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3) coorganisée par la France et le Costa Rica à Nice.

Fête de la Musique : Un rendez-vous à pérenniser

C’est à Mister Léo qu’est revenu l’honneur de boucler le grand concert en plein air organisé par l’Institut Français de Douala au boulevard de la Liberté. Ses multiples tubes parmi lesquels « I go better », « On se connaît pas » et « On va gérer » ont galvanisé le cœur et ragaillardi le moral des spectateurs qui ont soutenu le show jusqu’à 2 heures du matin.

Lancée en 1982 à l’initiative du ministère français de la Culture, la Fête de la Musique, constitue un gala populaire où se ressent cette dynamique de co-construction avec les collectivités territoriales, les médias, les espaces culturels, les associations et les communautés dans les quartiers. Les efforts du comité d’organisation sont louables et un coup de chapeau est à tirer à tous les partenaires engagés pour la valorisation des talents de l’univers musical.

Toutefois, il est essentiel de ne pas se relâcher. Surtout en cette période délicate où l’intelligence artificielle impacte l’industrie musicale et suscite des questionnements en matière de préservation du patrimoine immatériel camerounais. Cette dynamique de groupe mérite de se poursuivre au quotidien afin d’amplifier et de pérenniser les efforts de ce réseau d’acteurs citoyens, économiques et institutionnels de la Ville de Douala travaillant au service du bien-être des communautés et des artistes locaux. 

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