Décès Koko Komegné
  • octobre 29, 2025
  • Tatiana Kuessie Mouende
  • 0

Le peintre et sculpteur camerounais a rangé son pinceau mardi 28 octobre 2025. Sa mort survient quelques semaines après la célébration de son 75e anniversaire le 2 octobre dernier.

Alors que le Cameroun traverse une période tumultueuse post-électorale gangrénée par des violentes manifestations dans les rues, le pays perd l’un de ses pionniers de l’art contemporain. L’annonce du décès du plasticien camerounais Koko Komegné mardi 28 octobre 2025 a surpris plus d’un. Plusieurs le croyaient en pleine préparation de ses 60 ans de carrière annoncés il y a peu.  A la grande surprise de tous, l’artiste s’en est allé quelques semaines après la célébration de ses 75 ans. Il laisse derrière lui une grande famille attristée.

Hommages

Sur les réseaux sociaux de l’artiste, plusieurs collègues et enfants acquis dans la profession ont adressé leurs condoléances à la famille nucléaire du défunt en laissant également quelques témoignages. « Très cher Koko Komegné, tu resteras toujours avec nous, à travers Symphonie et tes dessins. Je sais que ça te fera plaisir de savoir qu’on les gardera avec beaucoup d’attention comme tu me l’avait souligné une fois, en me rappelant qu’elles vivaient dans des meilleures conditions que l’auteur…», a confié Mauro Battistella, le Consul Honoraire d’Italie à Douala. A côté de ce message, on lit également les « adieux », des « repose en paix » de la communauté culturelle et artistique camerounaise.

Lire Aussi: Koko Komegne Célèbre 60 ans de Carrière

Outre les artistes, l’univers médiatique camerounais est également fortement touché. Koko Komegné a su tisser avec certains des liens spéciaux. Marion Obam, la présidente du SNJC (Syndicat national des journalistes du Cameroun) s’est exprimée via un post Facebook dans lequel elle ressasse des souvenirs. « Il m’a appris à lire l’abstrait », a-t-elle fait savoir. « Je ne savais pas interpréter une toile, avant ma rencontre avec lui, en décembre 2003. Il a été patient, de vernissages en vernissages, indiquant les éléments de lecture et d’analyse. Démasquer les plasticiens copieurs et les authentiques. Et cette science, je l’appliquais à travers mes articles, qu’il lisait… », a-t-elle précisé.

Une carrière entamée à l’âge de 9 ans

Le travail de « Maitre », comme on l’appelait plusieurs, reposait sur la semi-abstraction. Il savait mélanger l’abstrait et le figuratif avec des visages généralement sous forme de masques africains. Il se penchait sur le mystère, la danse, la tradition et la culture africaine etc. Il a réalisé plusieurs peintures et sculptures dont « Njé Mo Yé » exposé au lieudit Dernier Poteau à New-Bell à Douala. Également « Nanga Def » visible à Souza.  En 2024, il sort son livre « Koko Sweet Logik », des éditions Baham House. Et lors d’une dédicace en 2025, il annonce la célébration de ses 60 ans de carrière en 2026.

Pour la petite histoire, l’artiste débute sa carrière dans la peinture au milieu des années 1960 alors qu’il n’est qu’un enfant. « Ma première œuvre je l’ai réalisée à Yaoundé. J’avais neuf ans. C’était une sculpture sur bois », fait-il savoir lors de la présentation de son ouvrage « Koko Sweet Logik ». Il poursuit en affirmant « On ne devient pas peintre. La peinture, l’art, est dans le sang. Mais il faut aussi le découvrir, il faut aussi le savoir, il faut aussi le percevoir et y consacrer le temps qu’il faut ». 

Outre le don naturel, Koko Komogné apprend au côté du français Jean Sabatier. C’était en 1966. Entre 1966 à 1990, à côté de son art, Koko Komegne pratique de la peinture publicitaire créant des plaques et des panneaux publicitaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *