Le mouvement Stand-up for Cameroon à travers deux de ses leaders, Edith Kah Walla du CPP et Albert Moutoudou de l’UPC Manidem, ont présenté les motivations de leur décision de ne pas se présenter à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 et ont invité les camerounais à se mobiliser afin d’exiger une réforme du cadre institutionnel électoral. C’était au cours d’une conférence de presse tenue le jeudi 24 juillet 2025 au siège de Stand Up For Cameroon à Douala.
Comme en 2018, le mouvement Stand Up For Cameroun a décidé de maintenir cette année encore, leur position de ne pas présenter de candidats à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Le groupe dénonce entre autres le cadre institutionnel électoral « pris en otage par le régime du RDPC et qui continue à la fraude et au dysfonctionnement du processus électoral ». Dans sa déclaration, la présidente du Cameroon People’s Party Kah Walla fait état de nombreux manquements par les institutions en charge des élections nommément ELECAM, le Ministère de l’Administration territoriale et le Conseil Constitutionnel, lesquelles contribueraient à maintenir en place le gouvernement vieux de 43 ans.
Dénonciation des irrégularités dans le fichier électoral
Les 2 leaders politiques, se sont offusqués contre les agissements du Ministère de l’Administration territoriale (Minat) qui « menace les acteurs politiques et les citoyens camerounais » et « pense être au-dessus des lois » en ignorant les décisions juridiques. En outre, pour Stand Up For Cameroun, ELECAM, l’institution en charge d’organiser les élections au Cameroun, fait preuve d’opacité et déplore l’absence des rapports que ce dernier aurait dû depuis fournir à la population notamment le rapport de 2018 et les détails du processus de toilettage de sa base de données.
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Au cours de la conférence, Elvadas Kengne de Stand up for Cameroon a présenté quelques-unes des nombreuses irrégularités découvertes dans le fichier électoral. En effet, une enquête menée depuis plusieurs mois par l’activiste camerounais Remi Tassing a permis de découvrir entre autres des électeurs non conformes présents dans le fichier électoral d’Elecam. On y retrouvre par exemple des électeurs vraisemblablement mineurs au vu des photos associées ainsi que des personnalités publiques décédées depuis plusieurs années.
« Les remarques faites à l’Elecam depuis 2014 sur leur base de données n’ont rien changé. Pourtant ils avaient promis en cette période-là faire un toilettage », a déploré Edith Kahbang walla qui exige par ailleurs à cette institution la diffusion dudit Rapport de 2018 et une transparence.
Appel à la transition politique
Pour Albert Moutoudou, président de l’UPC Manidem, la solution pour apporter un changement durable au Cameroun est la transition politique. « La transition que Stand Up préconise et à laquelle nous vous invitons c’est un travail de refondation de notre pays ». Il poursuit en soulignant que la mise en place d’une transition politique ne peut être obtenue que par la mobilisation directe des forces vives et la population camerounaise et que la durée de processus de transition pourrait s’étendre sur deux à trois ans avec pour mission de revisiter la constitution et les lois, en vue d’un Cameroun refondé sur des bases nouvelles.
«Pourquoi disons-nous Transition Politique ? Parce que c’est une phase transitoire, un passage, une durée entre deux moments. Le moment actuel dans lequel nous sommes qui est celui du recul continuel depuis des années, et le moment futur d’un Kamerun refondé sur des bases nouvelles en vue du développement
économique et social et de la justice, de la souveraineté nationale et de la paix», a fait savoir Albert Moutoudou.
« Nous n’irons pas aux élections mais nous allons jouer un rôle majeur », ont annoncé les leaders du mouvement avant d’ajouter « Il y a que l’action collective pour faire partir ce gouvernement ». A cet effet, Stand Up for Cameroon appelle les camerounais ainsi que les associations et tous les groupes de camerounais à une mobilisation afin de faire entendre leurs voix par tous les moyens non-violents. Ils invitent également les camerounais à arborer chaque vendredi un vêtement noir en signe de ras le bol.
Outre les vendredis en noir, le groupe Stand up for Cameroon en accord avec plusieurs partis politiques entend comme par le passé faire des pétitions mais cette fois espère compter sur un soutien plus efficace des populations.





