
L’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a donné sa vision et ses ambitions pour le Cameroun dans un courrier de 24 pages, mercredi 25 juin 2025.
La lettre aux camerounais
«L’élection présidentielle est bien plus qu’un scrutin. C’est un rendez-vous intime entre une nation et sa conscience. C’est le moment où chaque citoyen, dans le secret de son cœur, interroge son histoire, ses va leurs, son avenir. À chaque élection, une page de notre destin commun s’ouvre. Elle peut être écrite à la hâte, dans la peur ou la résignation. Ou bien elle peut être gravée avec lucidité, courage et mémoire.
Cette mémoire, c’est celle des femmes et des hommes qui, au péril de leur vie, ont défié l’occupation et l’humiliation. Ils ont choisi la dignité, la lutte, la liberté. Non pas parce qu’ils étaient nombreux ou puissants, mais parce que l’injustice leur était devenue insupportable. Ils n’avaient ni tribu ni religion comme bannière. Ils n’avaient que la nation, comme foi et comme horizon. Ce qui les unissait, c’était un idéal plus grand qu’eux : la Nation. Et cette Nation, ils la plaçaient au-dessus de tout. Leur souffrance, leur déni de droit, ils ne pouvaient plus les supporter. Et leur hommage ne peut aujourd’hui être sincère que si nous suivons leur exemple : en rejetant les dis cours de haine, de communautarisme, de repli identitaire et de tribalisme. Ces poisons que nous avons parfois banalisés, mais qui menacent de détruire le pacte national.
Aujourd’hui, la situation de notre peuple est grave. Notre peuple est à bout. Il étouffe. Il souffre. Il attend. Il espère. Et si nous voulons honorer le sacrifice des pères fondateurs, alors c’est à notre tour de nous hisser au-dessus des intérêts particuliers. De faire preuve de transcendance. D’unir nos forces. Car le péril est là : celui d’un régime à bout de souffle, qui entraîne la Nation vers un effondrement aussi prévisible qu’inacceptable…
Mes chers compatriotes,Il est des heures où l’Histoire appelle. Elle ne chuchote plus, elle crie. Et ce cri traverse le pays tout entier, des villes aux campagnes, des cœurs blessés aux espoirs tenaces. Camerounaises, Camerounais, L’heure n’est plus aux illusions. L’heure est venue de regarder notre réalité en face, avec lucidité, courage et sens du devoir. Notre pays a été dirigé, des décennies durant, par une même vision, un même système. Ce modèle, longtemps érigé en rempart de stabilité, a progressivement étouffé les élans de progrès, paralysé nos institutions et brisé le lien de confiance entre l’État et ses citoyens.
Lire Aussi: Douala : Deux Morts et Plus de 100 Enfants Victimes Intoxication Alimentaire
Il est temps de tourner la page. Pas dans la brutalité, mais par nécessité. Il faut refonder notre Nation. Bâtir une démocratie vivante, exigeante, qui rende enfin des comptes au peuple. Oui, le Cameroun mérite d’entrer dans une ère nouvelle : celle de la responsabilité, de la justice et de la souveraineté populaire. Aujourd’hui, le peuple dit : « Trop, c’est trop. » Je l’entends. Je le comprends. Je le rejoins. Cette transition ne peut venir d’un seul homme, ni d’un seul parti. Elle doit être portée par un sursaut collectif. Le Cameroun de demain se construira ensemble, avec toutes les forces vives de la Nation. Je tends la main pour sceller un nouveau contrat de confiance, car pour changer le Cameroun, il faut un cap, du cran, du cœur.
J’ai connu le pouvoir, et j’en ai mesuré les limites. Mais jamais je n’ai trahi ma conscience. J’ai servi sans relâche. L’adversité n’a jamais eu raison de ma détermination. L’élection présidentielle d’octobre prochain est une chance historique. Elle doit être un moment de bascule, un acte de vérité démocratique. Pour cela, il faut un scrutin libre, une parole tenue, un pays debout. Je le dis avec gravité : le moment est venu pour le régime en place de se retirer avec dignité. L’alternance n’est pas une menace, c’est le souffle de la République. Je vous invite à imaginer un Cameroun gouverné avec justice et méthode. Un président à la fois enraciné et visionnaire, capable de protéger et de réformer…
Peuple camerounais,
Vous avez tenu bon. Vous avez gardé l’espoir. Au jourd’hui, vous êtes prêts à écrire l’Histoire. Il n’y a pas de Nation forte sans ambition collective. Notre unité est notre plus grande richesse. C’est ensemble que nous relèverons les défis. Pour que la démocratie soit réelle, il faut que chaque voix compte. Que chaque citoyen pèse. Que chaque bulletin soit une force. C’est pourquoi la réforme du cadre électoral sera l’un de nos tout premiers combats. Car sans confiance, il n’y a pas de destin partagé. C’est fort de cette conviction, et mû par un sens aigu des responsabilités, que je prends aujourd’hui la parole. Avec gravité. Avec espérance. Et avec une foi inébranlable en notre destin commun.
Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle de 2025. Parce que je rêve d’un Cameroun qui s’affirme avec force sur la scène internationale. D’un Cameroun qui protège les siens, qui ras semble au lieu de diviser, qui respecte au lieu de dominer. Je serai candidat pour remettre la République debout. Pour redonner confiance à ceux qui n’y croient plus. Pour porter la voix de ceux que l’on n’entend jamais. Je veux que chaque jeune ait une place. Que chaque femme ait une voix. Que chaque région soit représentée avec dignité. Je ne viens pas vendre des illusions. Je viens avec la clarté d’une vision, la rigueur d’une méthode et la vérité d’une l’épreuve. Ce projet, je ne peux le porter seul. Il est entre vos mains. Je vous appelle à ouvrir un dialogue national franc, ouvert et exigeant. Le Cameroun peut mieux faire. Le Cameroun doit mieux faire. Et pour cela, il faut un cap, une stratégie claire, et une volonté inébranlable. Je vous appelle à vous engager. À construire, à rassembler, à oser. Le Cameroun mérite mieux. Et ce mieux, nous allons le bâtir ensemble. Le temps de l’attente est révolu. Engageons-nous. Levons-nous. Pour que le Cameroun redevienne l’affaire de tous. Et que le pouvoir revienne enfin au peuple ! …
Mes chers compatriotes,
L’année 2025 sera un mo ment charnière. Plus qu’une simple élection, elle incarne une transition historique : la possibilité de tourner une page et d’en écrire une nouvelle, à la hauteur des aspi rations profondes du peuple camerounais. Pour la première fois depuis l’indépendance, une élection présidentielle pourrait se tenir sans la candidature du président actuel. Un pays ne peut exister au service d’un homme. Il doit vivre au service de son peuple. C’est pourquoi je propose ma candidature à la présidence de la République, non comme une ambition individuelle, mais comme un acte de foi dans la capacité du Cameroun à se relever et à se rassembler. J’y crois, car je crois aux vertus d’une espérance partagée.
Je lance un appel clair : unissons-nous. Main dans la main, regardons ensemble vers une seule direction : un Cameroun uni, juste, solidaire, pacifique et fraternel. L’unité nationale n’est pas un slogan : c’est la condition de notre survie et le levier de notre développement. Elle ne se limite pas à l’absence de conflits : elle repose sur un engagement actif et sincère vers un destin commun. Je serai un garant ferme de l’unité et de l’intégrité du pays. Je ne céderai ni à la déstabilisation, ni à la division d’où qu’elles viennent. Je veux une République qui reconnaît la richesse de sa diversité. Une République qui garantit à toutes ses régions une représentation équitable. Notre mosaïque nationale est notre force. Elle ne doit plus être une fracture.
Si vous m’accordez votre confiance, j’assumerai pleinement mes responsabilités de chef de l’État. Avec fermeté, oui, mais avec justice. Avec autorité, oui, mais sans abus. Ma priorité absolue sera de remettre l’État au service de l’intérêt général. Je crois que la démocratie est un chemin, jamais achevé. Elle évolue avec les hommes, les idées et le temps. Mais elle doit toujours garder une colonne vertébrale : la dignité, la loyauté, la justice. Rien ne me fera dévier de ma mission. Rien ne me fera renoncer à défendre les intérêts supérieurs du Cameroun. Je serai le président de toutes et de tous. Avec une seule obsession : l’unité nationale au service du développement collectif. Et je le redis ici, avec force : le temps est venu de remettre le pouvoir au peuple…
Camerounaises, Camerounais de la diaspora,
Vous qui vivez loin de la terre natale mais portez le Cameroun au cœur, vous êtes une richesse immense, une force vive, une voix singulière de notre peuple dans le concert des nations. Votre énergie, vos compétences, vos sacrifices, vos réussites honorent notre pays. Et il est temps que la République vous le rende. Je m’engage donc à refonder les relations entre l’État et sa diaspora. Vous êtes un capital humain déjà formé, utile, prêt à être pleinement mobilisé pour l’avenir du Cameroun. Vos droits civiques seront renforcés, vos contributions valorisées, et des mécanismes de retour, d’investissement et de participation vous seront proposés, pour vous permettre d’agir concrètement dans la trans formation de notre pays. Je souhaite également ouvrir un dialogue sincère et pragmatique sur la reconnaissance de la binationalité. Elle ne doit plus être un tabou, mais l’expression légitime d’un double enracinement, d’un lien profond entre appartenance citoyenne et ouverture au monde. Aimer deux pays, ce n’est pas trahir l’un. C’est vouloir le meilleur pour chacun. Le sentiment de citoyenneté ne se résume pas à un passeport. C’est un engage ment, une responsabilité. Et nombreux sont celles et ceux qui, malgré leur double nationalité, œuvrent chaque jour pour le Cameroun, avec passion, constance et loyauté. Car vous n’êtes pas une élite exilée. Vous êtes des Camerounaises et des Camerounais à part entière, porteurs d’idées, de savoir-faire, de technologies, de capital hu main, de rêves…
Je vous propose une autre voie. Celle d’un Cameroun libre, juste, prospère et maître de son destin. Une nation où l’intelligence collective prime sur les logiques de clan, où l’action remplace la parole, où chaque citoyen est un acteur du changement. Oui, nous devons corriger les erreurs du passé. Oui, nous devons refonder nos politiques publiques. Oui, nous devons faire de l’alternance non pas un tabou, mais un moteur de vitalité démocratique. Notre démocratie ne doit plus être une promesse lointaine, mais une réalité vécue. Nous devons lui donner du souffle, du contenu, du courage. Ce projet, que je vous sou mets, est une invitation à une mobilisation collective. Il appelle des réformes profondes, dans tous les domaines : éducation, santé, agriculture, industrie, justice, culture, égalité, sécurité, environnement. Mais plus qu’un programme, c’est une vision. Celle d’un Cameroun du XXIe siècle, enraciné dans ses valeurs, ouvert au monde, porté par ses enfants. Je veux un État qui respecte, qui protège, qui libère les énergies et ne confisque plus l’avenir. Je veux un Cameroun où le pouvoir revient à sa source légitime : le peuple.
J’en appelle à tous : jeunes, anciens, ruraux, urbains, femmes, hommes, diaspora, intellectuels, ouvriers, artistes, enseignants, commerçants, croyants de toutes confessions. C’est ensemble, unis dans la diversité, que nous réussirons ce pari collectif. Le changement n’est pas une menace. Il est une chance de renaissance. Ma candidature n’est pas celle d’un homme. C’est celle d’un projet, d’un élan, d’un refus de la résignation. Le temps n’est plus à l’attente. Le temps est à l’action. Le temps est à nous. Ce jour n’est pas seulement le mien. Il est le vôtre. Il est le nôtre. Ensemble, faisons ce pas décisif. Ensemble, reprenons le fil de notre souveraineté. Ensemble, ramenons le peuple au pouvoir. Oui, redonnons le pouvoir au peuple ! »